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l’accompagnait pas à une grande assemblée où elles devaient se rendre le soir même. Celle-ci, très-étonnée, lui demanda plusieurs fois la raison d’un pareil refus, qui lui parut fort extraordinaire. Elle eut à la fin beaucoup de peine à se persuader qu’il n’y en eût pas d’autre que l’envie de passer une soirée tranquillement au logis. Le lendemain cependant, lorsqu’elle en fit de même, et qu’elle renouvella le même refus, madame Harrel fut encore plus étonnée. Il lui paraissait impossible qu’une jeune personne, desirée dans la société, pût vouloir passer deux soirées seule. Elle soupçonna une raison secrète, importuna si fort son amie pour le savoir, que celle-ci fut à la fin obligée de lui avouer qu’elle était excédée de ces éternelles visites, et qu’il lui était impossible de vivre plus long-temps au milieu de ces cohues bruyantes. — Eh bien, si j’envoyais chercher mademoiselle Larolles pour vous tenir compagnie ? Cécile refusa, en riant, cette offre, et l’assura qu’elle n’avait pas besoin d’un pareil se-