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de tant d’extravagances ; mais, quoique les maisons de ses deux autres tuteurs fussent exemptes de pareils vices, elle ne pouvait se promettre que du désagrément en y demeurant. La bassesse semblait unie à l’avarice pour l’éloigner du logis de M. Briggs, et la fierté avec l’ostentation pour la banir de celui de M. Delvile.

Elle revint chez M. Harrel, trompée dans son attente, et dégoûtée autant de ceux qu’elle quittait, que de ceux chez lesquels elle retournait. En revenant elle se retira dans sa chambre, fort affectée de la situation où elle se trouvait, et du peu de délicatesse de M. Harrel ; elle résolut de n’être plus aussi complaisante par la suite, en renfermant en elle-même ce qu’elle pensait de sa conduite, mais de lui dire franchement son sentiment ; et quant à la sienne propre, de ne consulter que sa raison et son cœur.

Elle fit sur le champ l’essai de son courage, en mettant en pratique la résolution qu’elle venait de prendre, et pria madame Harrel de l’excuser, si elle ne