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salle basse, où elle attendit avec assez de patience pendant demi-heure, M. Briggs parut enfin. C’était un petit homme, gros et rigoureux, ayant de petits yeux noirs et perçans, un visage quarré, un teint olivâtre, et un nez tant soit peu recourbé. Sa parure ordinaire, tant l’hyver que l’été, était un habit complet couleur de suie, des bas de laine trêmés de bleu et de blanc, une chemise sans manchettes, et une perruque ronde : il était rarement sans un bâton à la main, sur l’extrêmité duquel toutes les fois qu’il ne parlait pas, il posait constamment sa tête. Il entra, au grand étonnement de Cécile, en tenant sa perruque sur les doigts de la main gauche, tandis qu’avec la droite il en arrangeait les boucles ; et malgré la rigueur de la saison, sa tête chauve était nue et sans chapeau.

Eh bien, s’écria-t-il en entrant, vous pensiez que je ne viendrais pas ? Cécile commença à lui faire des excuses de ce qu’elle n’était pas venue le voir plutôt. Bon, bon, s’écria-t-il, toujours dans