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tendre raison. Une pauvre veuve a bien de la peine à se faire rendre justice : d’ailleurs, je n’espère pas lui survivre long-temps ; la maladie et le chagrin abrégent nos jours. Et quand nous serons morts, mon mari et moi, qui aura soin de nos pauvres enfants ? Ce sera moi, repartit la généreuse Cécile. Vous verrez que tous les gens riches ne sont pas impitoyables : je tâcherai de réparer, en quelque façon, les torts que vous avez essuyés.

Cette pauvre femme, étonnée et hors d’elle-même d’une promesse si consolante, se mit de nouveau à fondre en larmes et exprima en sanglottant sa gratitude avec tant de vivacité, que Cécile en fut pénétrée. Elle tâcha de la calmer par des assurances réitérées de ne jamais l’abandonner ; elle lui promit solemnellement, qu’elle serait payée le samedi suivant, c’est-à-dire, au bout de trois jours.

Lorsque madame Hill fut un peu remise de son émotion, elle pria humblement Cécile de lui pardonner un trans-