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n’eût pas un motif qu’elle ignorait encore. Elle demanda alors à madame Hill, si elle avait eu soin de procurer un médecin à son mari. Oui, madame ; recevez mes très-humbles remercîments, pour m’en avoir fourni les moyens. Il est vrai que je n’en suis pas plus pauvre pour cela ; car cet honnête docteur a refusé de recevoir mon argent. — Et vous donne-t-il quelque espérance ? Que vous a-t-il dit ? — Il m’a dit, madame, qu’il ne pouvait en réchapper ; et c’est ce que je ne savais déjà que trop. — Pauvre femme ! quand vous l’aurez perdu, que ferez-vous ? — Ce que j’ai fait, madame, après la mort de mon pauvre Guillaume ; je travaillerai encore plus assiduement. — Grand dieu ! quel triste sort ! Mais quelle raison avez-vous pour montrer plus d’attachement à votre pauvre Guillaume, que vous ne paraissez en avoir pour tout le reste de votre famille ? C’était, madame, notre seul fils, et c’est sur lui qu’étaient fondées toutes nos espérances. Il avait dix-sept ans, il était grand, bien