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et l’air dégagé de l’auteur de ces injustices lui inspirèrent autant d’aversion que de répugnance, et se rappelant la leçon que lui avait donnée l’étranger à la répétition de l’opéra, elle résolut de changer de demeure le plutôt qu’elle pourrait, répétant en elle-même : « Oui, j’aurai soin de me soustraire à la distraction dont l’opulence sourde aux plaintes du misérable est menacée. »

Madame Harrel étonnée de son silence et de son air sérieux, lui demanda si elle était malade. Le chevalier Floyer, se tournant alors de son côté pour la considérer plus à son aise, lui dit : « commenceriez-vous déjà à vous ressentir des influences de l’air de Londres ? » Cécile tâcha de recouvrer sa tranquillité, et répondit le mieux qu’elle put à ces différentes questions ; elle persista néanmoins à refuser de donner aucun avis relativement aux plans ; et après y avoir jeté un coup-d’œil en passant, elle se retira.

M. Harrel, qui, dans le fond de l’âme, connaissait mieux que personne la raison