Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/131

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Oui, vous avez raison s’écria madame Harrel, j’ai réellement tort à cet égard ; j’aurais dû vous engager à souscrire ; mais bon Dieu ! je n’ai encore rien fait pour vous, et vous ne me le rappelez pas ! Nous avons l’ancienne musique et le concert d’Abel. Quant à l’opéra, nous pourrons prendre une loge pour nous deux. Il ne faut pourtant pas oublier d’essayer du concert des dames. Nous avons encore cinquante autres endroits dont nous devons nous occuper.

Ô jour de folie et de dissipation ! s’écria une voix peu éloignée. Ô vous, partisans de l’oisiveté et du luxe ! qu’inventerez-vous encore pour perdre le temps ? Jusqu’où pousserez-vous vos efforts pour l’anéantissement de toute vertu ?

Tout le monde parut étonné. Madame Harrel se contenta de dire froidement : ma chère, ce n’est que le misanthrope. Le misanthrope ! répéta Cécile, qui vit que ces exclamations partaient de celui qui avait été précédemment