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nullement des vues secrètes de ce dernier. Aucune raison valable ne l’autorisait à les soupçonner, et sa pénétration n’allait pas au delà des apparences. Il savait très-bien qu’il était marié ; par conséquent, il n’avait nul sujet d’en être alarmé. Cependant elle lui avait souri ; et, pour se procurer un pareil sourire, il aurait sacrifié de bon cœur tout ce qu’il possédait de plus précieux.

M. Monckton, de son côté, avec une attention bien plus scrupuleuse, avait aussi fait ses observations. L’agitation de l’esprit de M. Arnott était manifeste, et la vigilance inquiète de ses regards en démontrait clairement l’objet. Une position qui procurait un accès libre et fréquent auprès d’une personne telle que Cécile, devait nécessairement produire un pareil effet, et il en concluait qu’il était impossible de la voir sans l’admirer. Tout ce qui lui restait à découvrir, était la manière dont elle recevait son hommage. Il ne fut pas long-temps à s’en éclaircir ;