Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/116

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dres, elle avait eu soin d’en prévenir M. Derville et M. Briggs, qui lui étaient presque inconnus. Les démarches qui étaient nécessaires à l’exécution de son projet étaient déterminées. L’arrivée de M. Monckton, et le plaisir de le recevoir, l’occupèrent agréablement et retardèrent l’empressement qu’elle avait de quitter la maison de M. Harrel. Elle lui témoigna dans les termes les plus expressifs sa satisfaction, et ne se fit même aucune peine de l’assurer, qu’à l’exception du moment où elle avait embrassé madame Harrel, elle n’en avait pas éprouvé de plus vive depuis qu’elle était à Londres.

M. Monckton, dont le contentement surpassait de beaucoup le sien, et dont la joie qu’il avait de la revoir était encore redoublée par la manière franche et amicale dont elle l’accueillait, étouffa les mouvements de joie excités par sa présence ; et se refusant la consolation de lui manifester ses sentiments, il s’efforça de lui paraître moins charmé qu’elle de leur entrevue, ne laissa pas échapper