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ne pouvait pas être rassemblée dans une maison étrangère, où, quoique rien ne s’opposât à ce qu’elle marquât un peu de préférence à certains individus, elle n’en pouvait cependant exclure aucun ; elle n’était pas même en état de satisfaire entièrement, et autant qu’elle l’aurait desiré, aux libéralités que son excessive générosité projetait. Il aurait fallu pour cela, qu’elle eût été chez elle, et qu’elle eût sa fortune à sa disposition. L’un et l’autre étaient impossibles avant sa majorité. Cette époque, il est vrai, n’était encore éloignée que de huit mois, et elle s’en consolait par l’espérance de perfectionner son plan pendant ce temps, et de préparer tout ce qui serait nécessaire à son exécution.

Le premier vœu que forma la bienfaisante héritière, fut celui de quitter la maison de M. Harrel, où elle trouvait aussi peu d’agrément que d’instruction, et où elle était continuellement humiliée à la vue de l’indifférence mar-