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jours. Cécile aurait fort désiré qu’il y vînt plus rarement. Elle était choquée de se voir continuellement l’objet de ses regards et de son affectation indiscrète à remarquer toutes ses actions : elle fut cependant encore plus peinée pour madame Harrel, lorsqu’elle découvrit que le compagnon inséparable, le plus intime de son mari était un prodigue sans principes et un joueur déterminé. Elle frémit en réfléchissant à l’influence que son exemple et ses conseils pourraient avoir sur la conduite de ce dernier.

Elle vit encore, avec une surprise qui augmentait tous les jours, combien une vie trop dissipée entraînait de désordres. M. Harrel paraissait ne regarder sa maison que comme un simple hôtel garni, où il pouvait à toutes les heures de la nuit troubler le repos des habitants, en y rentrant avec grand fracas, où les lettres et les billets qu’on lui adressait se déposaient, où il dînait lorsqu’il n’était pas invité ailleurs, et où il don-