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d’insensibilité qui l’endurcissait contre les affronts. S’appercevant donc que Cécile, à qui il avait destiné sa visite, paraissait déjà plus que satisfaite de sa longueur, il s’abstint prudemment de l’ennuyer plus long-temps ; mais remarquant que la maîtresse du logis était plus accessible, il porta sur-le-champ toute son attention de son côté, et lui adressa la parole avec le même empressement que si elle avait été la seule qu’il fût venu voir, et avec tout autant de familiarité que s’il l’avait connue toute sa vie.

Avec Madame Harrel, une pareille conduite était assez judicieuse ; elle fut flattée de son attention, amusée de ses saillies, et passablement contente de son esprit. En conséquence, leur conversation fut également satisfaisante pour tous deux ; et ils n’en étaient point encore lassés, quand ils furent interrompus par M. Harrel, qui entra dans la chambre pour demander s’ils avaient vu ou entendu parler du chevalier Robert Floyer. Non, répondit Madame Harrel, nous n’en avons eu aucune