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IV


Quelques jours après, M. Havisam eut une conversation avec Cédric : une conversation qui amena de temps en temps un sourire sur les lèvres ridées de l’homme de loi et qui lui fit frotter, à plusieurs reprises, son maigre menton avec ses doigts osseux.

Mme Errol ayant été appelée hors du parloir, l’homme de loi et Cédric restèrent ensemble. D’abord M. Havisam se demanda ce qu’il pourrait bien dire à un si petit personnage. Il avait dans l’idée qu’il ferait peut-être bien de le préparer à son entrevue avec son grand-père et au grand changement qui allait avoir lieu dans son existence : car Cédric n’avait pas la moindre idée du sort qui l’attendait en arrivant en Angleterre ; il ne savait même pas encore que sa mère ne devait pas vivre avec lui. On avait pensé qu’il valait mieux lui laisser recevoir le premier choc avant de le lui apprendre.

M. Havisam était assis dans un large fauteuil, d’un côté de la table ; de l’autre était un fauteuil encore plus large. Cédric s’y installa bien au fond, les mains dans ses poches et ses