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des choses avait encore changé, et Cédric était une fois de plus rétabli dans les dignités et dans les autres avantages qu’il avait été sur le point de perdre.

Cette dernière transformation prit très peu de temps en effet ; la femme qui s’était donnée pour lady Fautleroy n’était pas, à beaucoup près, aussi habile qu’elle était méchante et intéressée. Quand elle fut serrée de très près par M. Havisam, au sujet de son mariage et de son fils, elle fit plusieurs maladresses qui éveillèrent les soupçons du vieil homme de loi. Dès qu’elle s’en aperçut, la colère lui enleva complètement son sang-froid et sa présence d’esprit. Elle fit alors bévue sur bévue, et s’embrouilla tant et si bien qu’elle ne put plus se retrouver dans les mensonges qu’elle entassait les uns sur les autres. C’était surtout au sujet de son enfant que ces tromperies étaient le plus apparentes. Peut-être, en effet, avait-elle été mariée à Bévis et s’étaient-ils séparés ne pouvant faire bon ménage, ce qui, vu le caractère, l’humeur et l’éducation des deux personnages, n’avait rien que de très plausible ; mais il était difficile à M. Havisam de se faire une opinion à cet égard. Quant à l’enfant, sa mère prétendait tantôt qu’il avait été inscrit à une paroisse, tantôt qu’il l’avait été à une autre, et l’on reconnut bientôt que tous les prétendus renseignements donnés à cet égard étaient de la dernière fausseté.

C’est au milieu des incertitudes causées par ces découvertes qu’arrivèrent la lettre de M. Hobbes et celle de M. Harrisson, le jeune avocat de New-York.

On devine quelle émotion elles causèrent chez ceux à qui elles étaient adressées. Le comte fit immédiatement appeler