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XXVII


Quand le jeune ami de M. Hobbes quitta New-York pour aller habiter Dorincourt et devenir lord Fautleroy, et que le vieil épicier fut forcé de se dire que l’océan Atlantique s’étendait entre lui et l’enfant qui lui avait fait passer tant d’heures agréables, il se sentit très isolé.

Par le fait, M. Hobbes n’était ni brillant ni spirituel ; il était plutôt lourd d’esprit ; de plus son caractère taciturne ne lui avait jamais donné beaucoup d’amis.

Il ne possédait pas non plus assez de ressources en lui-même pour se désennuyer, et il n’avait jamais eu recours à d’autre divertissement qu’à celui qu’il trouvait dans la lecture des feuilles publiques et dans l’entretien de ses livres de compte.

Il n’était même pas très fort sur le calcul, et tenir ses livres en ordre lui donnait beaucoup de peine. Dans les derniers temps, Cédric, qui commençait à compter très bien, tant sur ses doigts que sur son ardoise, venait à son secours pour faire ses additions. L’enfant, en outre, était un auditeur si patient et si complaisant, il prenait tant d’intérêt à tout ce que disaient les journaux, lui et M. Hobbes avaient eu de si longues con-