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« Le jeune garçon a de bonnes manières, dit le comte quand la matière fut agitée entre sa sœur et lui, pour la forme seulement : car sa résolution était prise. Les enfants sont ordinairement idiots ou insupportables, — les miens l’étaient tous les deux ; — mais celui-ci sait répondre quand on lui adresse la parole et rester silencieux quand on ne lui parle pas ; on peut donc le garder au salon. »

Le jour du dîner arrivé, il ne fut pas permis à Cédric d’être longtemps silencieux : chacun voulut lui parler, le faire causer. Les dames le caressaient, le questionnaient, le faisaient rire ; les messieurs plaisantaient avec lui. Fautleroy ne comprenait pas toujours très bien pourquoi ils riaient tant quand il leur répondait ; mais il était accoutumé à voir les gens plaisanter quand il était sérieux, et il ne s’en préoccupait pas autrement. Il trouva la soirée délicieuse. Les magnifiques galeries étaient si brillamment éclairées ! il y avait tant de fleurs de tous côtés ! les messieurs avait l’air si gai ! les dames portaient de si belles toilettes ! de si riches bijoux étincelaient dans leurs cheveux et autour de leur cou ! Il y avait parmi elles une jeune femme dont il ne pouvait détacher les yeux. Elle portait une robe blanche et un collier de perles, et Cédric pensa qu’elle ressemblait tout à fait à une princesse de conte de fées.

« Venez ici, lord Fautleroy, dit cette dame en souriant, et dites-moi pourquoi vous me regardez ainsi.

— Je pensais combien vous êtes belle ! » dit Sa petite Seigneurie.

Les messieurs qui étaient présents se mirent à rire, et de