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beau garçon. Nous sommes très bien ensemble, ajouta-t-il. Il croit que je suis le meilleur et le plus tendre des philanthropes, et je vous confesserai, Constance, ce que vous découvririez sans doute vous-même si je ne vous le disais pas, que je suis en train de devenir fou de lui.

— Qu’est-ce que sa mère pense de vous ? demanda lady Lorridale, suivant sa manière habituelle d’aller droit au but.

— Je ne le lui ai pas demandé, répondit le comte brusquement.

— Eh bien ! je serai franche avec vous, Édouard, et je vous dirai tout de suite que je n’approuve pas votre conduite ; que c’est mon intention d’aller faire visite à Mme Errol et de la voir le plus souvent possible. Tout ce que j’ai entendu dire de cette pauvre jeune femme me fait supposer que son enfant lui est redevable de la plupart de ses qualités. Le bruit est venu jusqu’à Lorridale que vos pauvres tenanciers l’adorent.

— C’est lui qu’ils adorent, répliqua le comte, désignant du geste le petit lord. Quant à Mme Errol, vous pouvez la voir si le cœur vous en dit. Vous trouverez une assez jolie femme, et je reconnais lui avoir quelque obligation pour avoir donné un peu de sa beauté à son enfant. Je vous le répète, vous pouvez aller la voir ; tout ce que je désire, c’est qu’elle ne mette pas les pieds ici et que vous ne me demandiez pas d’aller chez elle. »

« Quoiqu’il se soit exprimé sur le compte de sa belle-fille d’un ton bourru, dit lady Lorridale à son mari, en lui rapportant cette conversation, je me suis bien aperçue qu’il ne la haïssait plus autant. Il est certainement changé au moral depuis que je ne l’ai vu, et, tout incroyable que cela puisse