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pas le payer ; mais il l’a laissé dans sa ferme, et Mme Millon, c’est la femme de charge, va lui porter du vin et des médicaments pour ses enfants malades. Je serais bien aise de vous voir. J’aimerais bien aussi que Chérie pût vivre au château avec nous, mais il paraît que cela ne se peut pas. Je vous en prie, écrivez-moi.

« Votre affectionné petit ami,
« Cédric Errol.

« P.-S. La prison dont je vous parlais tout à l’heure est vide, et mon grand-père n’y a jamais enfermé personne.

« P.-S. Il est si bon qu’il me rappelle vous tout à fait. Tout le monde l’aime. »


« Votre mère vous manque donc beaucoup ? dit le comte quand il eut terminé cette lecture.

— Oui, dit l’enfant ; j’y pense toujours. »

Il se rapprocha du comte, et posant sa main sur son genou :

« Et vous, dit-il, est-ce qu’elle ne vous manque pas ?

— Je ne la connais pas, répliqua Sa Seigneurie brusquement.

— Je le sais, dit Fautleroy, et c’est ce qui m’étonne. Elle m’a dit de ne pas vous faire de questions… et je ne veux pas en faire ; seulement, quelquefois, je ne peux pas m’empêcher d’y penser, et alors cela me tracasse. Mais je ne veux pas vous faire de questions, maman me l’a défendu. Le soir, avant de me coucher, je vais à la fenêtre de ma chambre. Il y a une place entre les arbres où je vois briller une petite lumière : c’est la sienne. Elle la met là, aussitôt qu’il fait nuit, de ma-