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— Environ trois ou quatre milles, répondit l’homme de loi. (Un mille vaut un peu plus d’un kilomètre.)

— Comme c’est grand ! » répéta Cédric.

À chaque instant, l’enfant apercevait de nouveaux sujets d’étonnement et d’admiration. Ce qui l’enchanta le plus, ce fut la vue d’un troupeau de daims, couchés sur le gazon, qui tournèrent vers lui leurs jolies têtes, garnies de bois élégants, quand le coupé passa près d’eux. L’enfant n’avait jamais vu de ces animaux que dans les ménageries.

« Est-ce qu’ils demeurent toujours ici ? demanda-t-il ravi.

— Sans doute, dit M. Havisam ; ils appartiennent à votre grand-père. »

Quelques instants après, on aperçut le château. Il s’élevait vaste et imposant, avec ses murailles grises et ses nombreuses fenêtres que les derniers rayons de soleil faisaient flamboyer. Il était hérissé de tours, de créneaux, de tourelles. Les murs en plusieurs places étaient couverts de lierre. Devant s’élevait un large espace ouvert, disposé en terrasses plantées de fleurs.

« C’est le plus bel endroit que j’aie jamais vu, dit encore Cédric, la figure brillante de joie. Il ressemble à un palais comme ceux qu’il y a dans mon livre de contes de fées. »

Il vit la grande porte d’entrée ouverte et les domestiques rangés sur deux lignes qui le regardaient. Il admira beaucoup leur livrée, en se demandant ce qu’ils faisaient là. Il ne se doutait pas qu’ils honoraient ainsi le petit garçon à qui toutes ces splendeurs devaient appartenir un jour : le beau château qui ressemblait à un palais de contes de fées, le parc magnifique, les grands vieux arbres, les clairières pleines de