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Dors, la lune bienfaisante est entrée pour voiler ton corps allongé d’un drap d’argent, et sur ton repos, sa face bénie rayonne divinement.

Ô Sylvius, chair de ma chair, ô mon amant, que la nuit verse à ta poitrine sa souveraine fraîcheur, qu’elle ranime ta force de ses mains trempées de rosée, tandis que je goûte avec ivresse la sérénité descendue sur ton visage aimé.

La chouette crie dans les noyers, mais le malheur est loin de nous ; la mélancolie de sa voix solitaire pénètre dans mon âme sans amertume.

Je ne crains rien, tu dors, mais tu es près de moi.

J’ai posé ma main sur ta hanche immobile et j’ai senti sous ma paume ton être tout entier. Je te frôle à peine, tes doigts ouverts n’ont pas un tressaillement, un calme surnaturel me vient de ta béatitude, mais je voudrais savoir, ô Sylvius, quand tu dors, m’aimes-tu ?

Je me penche, ta lèvre sourit encore à mon baiser, ton