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LXXIV


J’ai gravi la colline qui domine la ville aux toits plats, aux murailles dorées comme un gâteau de miel frit.

Là, j’ai mangé des olives noires et luisantes et le pain qui ressemble à une figure d’argile aux bras étendus.

Mais, je n’y ai pas trouvé, comme aux jours où tu partageais mon repas, la trace courbe de tes dents, qui rendait à ma bouche la mie aussi douce qu’un baiser, et c’est le cœur serré que je reprends les sentiers parsemés de pierres violettes. Ils sont embaumés de menthe et de thym, et le mistral, venu du nord, commence à souffler sur la vallée.