Page:Burnat-Provins - Le Livre pour toi, 1907.pdf/131

Cette page a été validée par deux contributeurs.



LV


J’ai mis entre mes lèvres une tige d’absinthe grise, et j’en ai gardé l’amertume.

Le soleil s’est enfui, le jour paraît d’argent, il monte de la vallée une tristesse infinie.

Ô Sylvius, j’ai peur, quelque chose s’en va.

On a coupé les branchages des chênes, les pies se battent dans les mélèzes et le vent en passant m’a jeté un frisson.

Les prés sont mauves des fleurs mélancoliques d’automne, et j’ai cueilli la véronique au bord d’un ruisseau tari.