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Et c’est encore le matin.

Le Botch tranquille, attelé à un petit char carré, remue son nez mouillé en attendant Gérôme qui boit dans la cave. Au bord du chemin frissonnent les feuilles sensibles de la chélidoine au sang jaune ; elle dit au bœuf : « Tes yeux sont tristes, tu ne t’ennuies pas ? »

Le Botch : Non, cela ne me fait rien d’attendre. Ils vont me faire traîner des pierres jusqu’au soir, c’est une pauvre vie que je mène par ce beau temps. Mais je m’arrête souvent en même temps que le mulet de Bridy, qui travaille par là, et nous causons. Il ne s’inquiète pas, ce gaillard ; chaque fois qu’il peut, crac, il se sauve, et on ne le revoit

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