Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.

haut, que la brume silencieuse et l’eau vive, et Printemps oppressé pose ses deux mains sur son cœur, des larmes douces tombent de ses yeux immortels sur l’orpin brûlant qui végète à ses pieds.

« Cette solitude est si belle que j’ai peur d’y toucher. Que feront de plus des feuilles à ces arbres, des fleurs près de ces rochers ? La majesté de ces montagnes a-t-elle besoin d’être égayée ? J’hésite devant elle, si forte et si sereine ; dois-je franchir la porte invisible de ce temple de beauté ? Les trembles, jeunes et nus, sont pâles d’amour, et les lacs d’argent pur sont des miroirs d’anges où dorment les secrets du ciel. Ici viendront les marraines qui sont des fées, quelques-unes les ont vues debout près des mayens ou penchées sur l’eau calme ; vais-je les rencontrer ? »

Un frisson court entre les ailes… la grande montagne, toujours attristée, est pleine d’un mystère inquiétant.

Cependant, sur le seul pieu qui reste

- 44 -