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Printemps : Voici que s’épanouissent la primerole élégante, la sanguinaire pleine de maléfices et la pervenche douce. Les touffes de narcisses pointent dans les prés, il y a partout des violettes plus pâles, plus foncées, quelques-unes blanches, des marguerites qu’on voit de loin, et des scyllas aux clochettes retombantes. Je suis content. Rose-Marie descend après goûter pour regarder mon œuvre ; elle va prendre les quatre-vingts, et je me suis amusé à remettre deux fleurs bleues dans ses yeux, un rire tout frais sur sa bouche. Elle a gardé la joie de ses vingt ans, il n’y a que ses cheveux blancs qui l’ennuient. Hélas ! elle sait que je puis rendre des feuilles neuves aux coudriers, mais pas les mèches brunes aux

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