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C’est ainsi qu’un organe protestant disait à son tour devant les preuves évidentes de la vengeance divine :

« Sommes-nous au bout ? L’expiation est-elle assez complète, et saurons-nous la recevoir comme il convient ? Saurons-nous reconnaître, dans l’énormité même de cet écroulement, la main toute-puissante qui nous châtie ? Notre orgueil et notre légèreté sauront-ils enfin s’incliner et comprendre ? Si de tels coups trouvent encore des esprits fermés et des cœurs hautains, c’est à désespérer de la France. »[1]

Ces mêmes hommes, malheureusement, ne savaient pas ou ne voulaient pas voir le remède unique là où il est seulement. La situation est aujourd’hui la même, les hommes du bouleversement social étalent une audace chaque jour croissante, et, comme l’a dit si justement M. Le Play, les forces dissolvantes qui se manifestent depuis 75 ans, par des catastrophes périodiques, continuent sourdement à miner le corps social.

Quel est notre but ? Les paroles qui servent d’épigraphe à cette étude l’indiquent assez. Les principes seuls peuvent sauver les peuples. Hélas ! moins que jamais, le temps n’est aux expédients. Et c’est précisément ce mépris des principes qui tue les nations.

Ce n’est pas en vain qu’on viole impunément les lois fondamentales et constitutives d’un pays. N’est-ce point le cas de la France depuis trois quarts de siècle, et les hommes de sens ne voient-ils pas que la pente sur laquelle nous glissons nous mène droit à la ruine complète. Tout optimiste qu’on puisse être, il serait puéril de le nier.

Le mal date de l’abandon des vrais principes sociaux. On a cru pouvoir leur substituer des utopies plus ou moins dangereuses ou pratiques. On a laissé se produire les théories les plus démoralisatrices. Tout cela devait porter ses fruits.

  1. Le Temps.