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où la loi fût plus puissante que personne. » Cette liberté que nous voulons pour nous, nous la voulons aussi pour les autres, selon que le proclamait éloquemment, sous la Restauration, Mgr Frayssinous.

Nous conjurons l’Assemblée nationale de songer au péril et de le conjurer en accomplissant avec courage le devoir et la mission régénératrice que la France lui avait confiés et auxquels elle a manqué jusqu’ici.

Encore une fois, le mal date de l’abandon des vrais principes sociaux. Revenons à ces principes, à cette politique à ciel ouvert que nous rendra la monarchie légitime. Ce jour-là, la France se retrouvera elle-même. Mais si elle ne fuit pas l’abîme, si elle reste ce que la philosophie voltairienne a voulu en faire : un peuple sceptique, une nation athée, Dieu veuille que bientôt l’on ne dise : finis Galliæ !

Que nos gouvernants y songent : c’est la grandeur de la cause et non pas celle des moyens qui conduit à la véritable renommée ; l’honneur a fait dans tous les temps la partie la plus solide de la gloire.

Notre ennemi vainqueur semble avoir été dépeint d’avance par Chateaubriand, dans ces belles paroles : « Une politique immorale s’applaudit d’un succès passager ; elle se croit fine, adroite, habile ; elle écoute avec un mépris ironique le cri de la conscience et les conseils de la probité. Mais tandis qu’elle marche et qu’elle se dit triomphante, elle se sent tout à coup arrachée par les voiles dans lesquels elle s’enveloppait, elle tourne la tête et se trouve face à face avec une révolution vengeresse qui l’a silencieusement suivie… »

La politique prussienne est là tout entière. La France doit-elle l’imiter ? Non ! elle se relèvera plus prospère que jamais. Mais qu’elle se hâte de revenir à ses voies. Tous les symptômes précurseurs de la décadence que Cicéron signalait en face de Catilina voulant incendier Rome, se manifestent depuis l’odieux attentat de la Commune.

« Les États, à leur ruine, lorsque tout est désespéré, sont ordinairement marqués par ces signes derniers de déca-