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Pour tout homme sérieux, la monarchie est la seule planche de salut. Il y a quelques jours la France entière était appelée dans ses comices pour les élections municipales. Le résultat a-t-il éclairé les conservateurs et les républicains honnêtes dits modérés ? Est-ce que partout les listes radicales n’ont pas vaincu les listes même républicaines modérées, là où ces dernières s’étaient produites ? N’est-ce point un symptôme et n’avons-nous pas raison de donner l’alarme et de présager la Commune ou le 18 Brumaire qui la suivra peut-être pour la troisième fois ?

Les enseignements du procès d’Arnim ne sont-ils pas d’aujourd’hui !

S’il en est encore temps, qu’on y réfléchisse.

Le salut n’est pas loin : il est dans l’antique constitution française : et comme l’a si bien dit de Maistre, si l’on peut approfondir la question, on trouve dans les monuments du droit public français, des caractères et des lois qui élèvent la France au-dessus de toiles les monarchies connues.

On l’a bien dit : Jusqu’ici la Révolution a dévoré les générations qui ont passé devant elle sans comprendre l’énigme qu’elle semble chargée de proposer. Comme un nouveau sphinx, elle disparaîtra devant la génération qui aura deviné son secret : la constitution de la société nouvelle.

Cette constitution, c’est la monarchie nationale et représentative.

Concluons donc :

Seule la politique à ciel ouvert peut nous donner la liberté. Cette politique est personnifiée aujourd’hui dans la monarchie nationale et légitime. Il faut donc y revenir. Seule, a dit Chateaubriand, la légitimité peut regarder la liberté en face ; oui, seule elle peut nous donner cette liberté vraie qui régénère et respecte les institutions et les principes, liberté telle que la pratiquaient les Romains et les Grecs à leur période de gloire et de prospérité, et que notre grand Bossuet a définie ainsi :

« Sous le nom de liberté, les Romains se figuraient, avec les Grecs, un état où personne ne fût sujet que de la loi et