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Il n’y avait qu’une époque comme la nôtre qui pût voir surgir le parti qu’on appelle septennaliste. Il fallait en arriver où nous sommes pour trouver des esprits, éclairés d’ailleurs, venir proposer des expédients à terme fixe de sept ans et poser à leurs adeptes la condition sine qua non de ne s’occuper de l’avenir d’un pays que jusqu’à telle date donnée jour pour jour, date équivalant à une journée dans la vie des nations, et cela sans souci aucun du lendemain.

Que nous allègue-t-on ? le calme matériel assuré, les convoitises inquiètes écrasées, la révolution domptée.

Voilà le grand argument, mais à qui le fera-t-on croire ? Qu’est-ce que l’ordre matériel sans l’ordre moral ? le règne du sabre ! le feu qui couve sous la cendre ! Est-ce qu’en 1828 au moment même où l’on sapait le trône de Charles X on ne disait point déjà que la révolution était impossible ?

Non, l’immobilité de la révolution n’est qu’apparente : la révolution ne s’arrête jamais ; quand on ne la voit pas à l’assaut, on peut être assuré qu’elle va pénétrer dans la place par des voies souterraines ou des intelligences. Pour arrêter ses envahissements, il faut autre chose qu’un provisoire de sept ans.

Au surplus, quelle est la véritable politique septennaliste et quels seront ses réels résultats ?

Une controverse dont les détails ne laissaient pas d’ailleurs que d’être fort intéressants, élevée il y a quelque deux mois entre le Journal de Paris et le Temps, nous instruisait pleinement. Que demandent les septennalistes ? « De constituer le gouvernement sous lequel la France vit en ce moment et doit vivre encore pendant six ans, sauf à nous occuper plus tard de constituer le gouvernement sous lequel la France devra vivre à partir de 1881. »

De son côté, que réclamait le Temps ? Tout naïvement de constituer une république définitive.

Il faut bien constater que ce n’est pas le Journal de