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notre signature, a achevé l’acte qu’il méditait. Il a pris Rome. Pie IX est dépouillé de sa souveraineté et les fils de la France qui combattaient pour lui ont eu à supporter tout, après une convention dérisoire qui leur avait promis cependant les honneurs de la guerre. »[1]

Nous ne pouvons ni ne voulons faire la guerre et ceux qui nous accusent de la vouloir se trompent, mais nous devons, au nom du droit et de la justice, protester devant l’Europe contre la violation de notre parole. Nous devons revendiquer hautement les droits imprescriptibles de la justice et de l’équité. »

Tel était le langage que conseillait la véritable politique.

  1. Après la capitulation de Rome, des officiers italiens n’allèrent-ils pas jusqu’à cracher à la figure de zonaves désarmés.

    Voici d’ailleurs un échantillon de la reconnaissance italienne. Il a été raconté par un sous-officier évadé :

    Parvenus sur le territoire autrichien, ils avaient été accueillis, fêtés, choyés. On leur avait donné des vêtements neufs, notamment des paletots en velours-soie, pour remplacer les leurs qui étaient forts délabrés.

    Mais quand ils eurent ensuite abordé le territoire italien, leurs perplexités recommencèrent. Dans ce pays que nous avons fait, ils s’aperçurent bien vite qu’ils devaient dissimuler leur qualité de fugitifs français, s’il ne voulaient être exposés aux avanies qui ne leur avaient pas été épargnées en Prusse.

    Elles étaient pourtant bien dures, ces avanies !

    Les premiers temps de leur séjour, au milieu de leurs geôliers, si les prisonniers français s’aventuraient dans quelque café, les habitués du lieu ne se gênaient pas pour absorber la consommation qui leur était servie, et poussaient la facétie tudesque jusqu’à s’asseoir sur leurs genoux.

    Ces insolences avaient été punies comme elles le méritaient ; le sang français est trop bouillant pour supporter l’injure, et surtout l’injure imméritée. Des collisions s’en étaient suivies dans lesquelles nos malheureux compatriotes, écrasés par le nombre, avaient reçu les plus mauvais traitements. Ils avaient dû dès lors se confiner dans leurs tristes logements.

    Les bons procédés de la reconnaissance italienne et de la morgue prussienne se valent.