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ET DU BEAU.

SECTION X.
De la Beauté.

La passion qui concerne la génération, considérée simplement en elle-même, n’est que lubricité. C’est ce qui parait avec évidence dans les brutes, dont les passions sont moins complexes que les nôtres, et qui poursuivent leurs desseins plus directement que nous. La seule distinction que ces animaux observent entre eux, est celle du sexe. Il est vrai qu’ils s’attachent particulièrement à leur propre espèce, par préférence à toutes les autres. Cependant je ne pense pas que cette préférence naisse d’aucun sentiment de beauté qu’ils trouvent dans leur espèce, comme le suppose M. Addison, mais plutôt d’une loi de quelque autre genre à la quelle ils sont soumis : c’est ce qu’on peut raisonnablement conclure de leur défaut apparent de choix parmi les objets auxquels ils sont réduits par les bornes de l’espèce. Mais l’homme, créé pour des relations plus étendues et plus compliquées, unit à la passion générale l’idée de quelques qualités sociales, qui dirigent et animent cet appétit qu’il a en commun avec tous les autres animaux. N’étant pas destiné.