de l’amitié, je donne aux illustres morts, qui me seront chers à jamais, un tribut de douces larmes. » D’autre part, quand nous recouvrons la santé, quand nous échappons à un pressant danger, est-ce de joie que nous sommes émus ? La Sensation qui accompagne ces divers accidens diffère en tout de cette satisfaction douce et voluptueuse qui remue notre ame à l’approche du plaisir. Le délice qui naît des modifications de la douleur, indique sa source par sa nature solide, forte et sévère.
La plupart des idées capables de produire sur l’ame une puissante impression, soit simplement de douleur ou de plaisir, soit de leurs modifications, peuvent se réduire à ces deux chefs : la conservation de soi et la société; toutes nos passions doivent concourir aux fins de l’une ou de l’autre. Les passions relatives à la conservation de soi sont ordinairement modifiées par la douleur ou le danger. Les idées de douleur, de maladie, de mort, remplissent l’ame