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DU SUBLIME

douleur, n’a pas une assez grande ressemblance avec le plaisir positif, pour qu’on puisse le considérer comme étant de la même nature, ou le désigner par le même nom ; enfin, d’après le même principe, que ni la qualité ni l’éloignement du plaisir n’ont aucune ressemblance avec la douleur positive. Il est certain que le sentiment qui naît de l’adoucissement ou de l’entière cessation d’une douleur, est bien éloigné d’être douloureux ou désagréable. Je ne sache pas que ce sentiment, si doux en bien des circonstances, mais dans toutes si différent du plaisir positif, ait de dénomination qui lui soit propre ; ce qui n’empêche pas qu’il n’existe réellement, et qu’il ne soit très-distinct de tous les autres. Toute espèce de satisfaction ou de plaisir, quelque différent qu’il soit dans sa manière d’affecter, est évidemment d’une nature positive à l’égard de l’ame qui l’éprouve. La sensation est indubitablement positive ; mais il peut arriver, ce qui arrive dans ce cas-ci, qu’elle soit une sorte de privation. Il est donc très-convenable de distinguer par des signes particuliers deux choses si distinctes dans la nature, telles que le plaisir pur et simple, sans nulle relation, et ce plaisir qui ne peu t exister que par une relation, et même « ne relation à la douleur. Il serait bien ex-