comme suspendue dans la même situation après même que la cause a cessé d’agir. Ce sont les vagues de la mer agitées encore quand la tempête s’est calmée. Mais ce reste d’horreur venant à se dissiper entièrement, la passion sus citée par l’accident s’appaise en même tems. En un mot, je pense que le plaisir (je comprends sous cette dénomination tout ce qui a quelque ressemblance avec le plaisir né d’une cause positive, soit dans la sensation intérieure, soit dans l’apparence extérieure), n’a jamais sa source dans l’éloignement de la douleur ou du danger.
Dirons-nous donc que l’éloignement ou la diminution de la douleur est toujours simplement douloureuse, ou qu’un plaisir accompagne toujours la privation ou la diminution d’un plaisir ? Ce n’est pas là ma pensée. Voici tout ce que j’avance : d’abord, qu’il y a des plaisirs et des douleurs d’une nature positive et indépendante ; en second lieu, que le sentiment qui résulte de la diminution ou de la cessation d’une