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DU SUBLIME

plaisirs positifs qui ne dépendent nullement les uns des autres. Il n’est pas de vérité plus certaine pour moi. Je ne vois rien dans mon es prit de plus distinct que les trois états d’indifférence, de plaisir et de douleur ; et j’aperçois chacun d’eux sans aucune idée de relation quelconque. Caïus est affligé de la colique ; cet homme est actuellement dans la douleur : qu’on applique Caïus à la torture, il subira une douleur beaucoup plus grande : mais cette douleur de la torture naît-elle de l’éloignement de quelque plaisir ? ou la colique est-elle un plaisir ou une douleur selon qu’il nous plaît de l’envisager ?


SECTION III.
Différence entre l’éloignement de la douleur et le plaisir positif.

Nous porterons encore plus loin cette proposition. Nous oserons avancer que non-seulement la douleur et le plaisir ne sont pas dans une dépendance nécessaire de leur diminution ou cessation mutuelle, mais que, dans la réalité, la diminution ou l’éloignement du plaisir n’agit pas comme douleur positive ; et que l’éloignement ou la diminution de la douleur a,