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DE L’AUTEUR

fort inconvenable. La tâche serait infinie, s’il n’était permis de poser des principes qu’après avoir démêlé le tissu complexe de chaque image ou de chaque description qu’offrent les poètes et les orateurs. Nous fût-il impossible de rapporter l’effet de ces images à nos principes, cela ne saurait renverser notre système, puisqu’il est fondé sur des faits certains et incontestables. Un système qui s’appuie sur l’expérience, et non sur de pures suppositions, est toujours bon pour tout ce qu’il explique. L’impuissance où nous sommes de l’étendre indéfiniment, n’est pas une preuve qu’il soit mauvais. Cette impuissance peut venir de ce que nous ignorons quelques moyens nécessaires, de ce que nous faisons de fausses applications, et de beaucoup d’autres causes, outre le défaut des principes que nous employons. Par le fait, le sujet demande une plus grande attention que la manière dont il est traité ne nous permet de l’attendre.

Si le titre de l’ouvrage n’indiquait pas le but que je me suis proposé, j’avertirais le lecteur de ne pas s’imaginer que j’aie voulu donner, une dissertation complète sur le Beau et le Sublime : je n’ai point poussé mes recherches au-delà de l’origine de ces idées. Si les qualités