Page:Burke Edmund - Recherche philosophique sur l origine de nos idees du sublime et du beau - 1803.djvu/39

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xxxv
DE L’AUTEUR

général des choses, oublie nécessairement quelques détails ; ils savent enfin que le style doit être soumis au sujet, et qu’il faut souvent sacrifier l’élégance à la clarté.

Le livre de la nature est écrit en caractères profonds et lisibles, il est vrai ; cependant il n’est pas assez simple pour qu’on puisse le lire en courant. Nous devons procéder avec une méthode circonspecte, j’avais presque dit une méthode craintive. Il ne faut pas essayer de voler, quand on peut à peine prétendre à ramper. En considérant un sujet complexe, quel qu’il soit, on doit examiner une à une chacune des parties distinctes qui le composent, et réduire chaque chose à sa première simplicité, puisque l’homme ne saurait s’affranchir de la sévère loi que lui a imposé la nature, ni sortir du cercle étroit qu’elle lui a tracé. Après cela, remontant aux principes, nous devons les examiner de nouveau par l’effet de la composition, et examiner la composition par l’effet des principe ». Il nous faut comparer notre sujet avec des choses d’une nature semblable, et même avec des choses d’une nature contraire ; car du contraste peuvent résulter, et résultent souvent des découvertes qui échapperaient à un simple examen. Plus nous ferons