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D’EDMUND BURKE.

sut mieux réveiller les passions endormies, intéresser toutes les affections, harceler le cœur humain. La bassesse et la vénalité pâlissaient en sa présence ; celui qui était sourd aux reproches de sa propre conscience., frémissait aux reproches de son éloquence accusatrice ; et la corruption fut quelque tems alarmée de ses courageuses vertus.

Les qualités de son cœur n’étaient pas moins estimables que ses talens : ardent dans ses amitiés, il était prêt à toute heure à sacrifier sa vie pour l’objet de son attachement : avec une hardiesse que quelques personnes prendront pour de la témérité, il se vanta d’entretenir des liaisons avec Franklin, tandis que la loi le déclarait rebelle. : époux et amant tout à la fois, père affectionné et indulgent sans faiblesse, maître bon et libéral, convive agréable, protecteur zélé, il savait s’entourer des images du bonheur : bienveillant, juste, magnanime, ses principes étaient aussi sévères, ses habitudes aussi vertueuses, que son caractère était aimable.

Fin de la Vie d’Edmund Burke.