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DU SUBLIME

nées par des circonstances de tems ou de lieu, ou relatives les unes aux autres comme cause et effet, ou associées d’une manière naturelle, on peut les réunir, et leur donner telle forme que l’on désire, et ils peuvent remplir parfaitement leur objet. On n’exige pas une liaison pittoresque, parce qu’il ne se forme aucun tableau réel, et l’effet de la description n’en est pas moins grand. Ce que Priam et les vieillards de son conseil disent d’Hélène, est fait, selon l’opinion générale, pour donner la plus haute idée possible de cette beauté funeste.


Οὐ νέμεσις Τρῶας καὶ ἐϋκνήμιδας Ἀχαιοὺς
Τοιῇ δ᾽ἀμφὶ γυναικὶ πολὺν χρόνον ἄλγεα πάσχειν·
Αἰνῶς δ᾽ἀθανάτῃσι θεῇς εἰς ὦπα ἔοικεν.


« Ne nous étonnons pas que les Grecs et les Troyens se soient pendant neuf ans disputé ces attraits divins, qu’ils aient versé tant de sang pour tant de beauté : c’est l’air, c’est la démarche des déesses immortelles. »

On n’entre pas ici dans les détails de sa beauté, on n’en dessine aucun trait parti-