tion, surtout si on les accompagne d’un ton de voix animé et pathétique : prenons pour exemple,
Sage, vaillant, généreux, bon et grand.
Ces mots n’ayant aucune application, ne devraient avoir aucun effet ; mais quand on se sert de mots ordinairement consacrés aux grandes occasions, ils nous touchent sans le secours de ces occasions. Lorsque les mots dont on a fait ainsi des applications générales, sont mis ensemble sans aucune vue raisonnable, ou de manière qu’ils ne s’accordent pas bien les uns avec les autres, ils forment un style qu’on nomme enflure. Il faut en plusieurs cas beaucoup de bon sens et d’expérience pour se tenir en garde contre la force de ce langage ; car dès qu’on néglige la propriété, on peut admettre un plus grand nombre de ces mots emphatiques, et se livrer à une plus grande variété de combinaisons.