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VIE

il va se ranger sous les drapeaux du ministère, que depuis il défendit constamment avec autant de courage qu’il en avait montré en les combattant.

Ainsi Burke abandonna et ses anciens amis, et ses premiers principes. Les opinions sont partagées sur les motifs de ce changement extraordinaire : quelques-uns en font honneur à la crainte qu’il eut de voir les principes révolutionnaires se propager dans son pays, et en détruire le gouvernement : d’autres, et c’est la plus grande partie, l’attribuent à une ambition tardive, et au désir de procurer un poste honorable à son fils, qu’il envoya à Coblentz. Quoiqu’il en soit, le ministère dut croire cette acquisition bien précieuse, puis qu’il la paya des plus grandes récompenses : Burke reçut de la couronne des pensions dont le capital aurait suffi pour acheter une principauté d’Allemagne. Mais lorsque les richesses, et les honneurs semblaient, pour ainsi dire, l’accabler, qu’il allait être anobli, que sa famille allait devenir une des grandes colonnes de la constitution d’Angleterre ; lorsqu’enfin

    camp comme un déserteur, n’y retournerait pas comme un espion.