Page:Burke Edmund - Recherche philosophique sur l origine de nos idees du sublime et du beau - 1803.djvu/317

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
293
ET DU BEAU.

posée ; car s’il en avait, il apercevrait bientôt quelques-unes de ces idées particulières, quoique, peut-être, d’une manière indistincte et confuse. Mais je pense que cela arrive rare ment. Entreprenez, d’analyser un de ces mots : il faut que vous le réduisiez d’une classe de mots généraux à une autre, ensuite à celle des abstraits simples, puis à celle des agrégés, par un enchaînement plus long qu’on ne peut d’abord l’imaginer, avant qu’aucune idée réelle paraisse distinctement ; avant que vous parveniez à découvrir les premiers principes de ces compositions ; et lorsque enfin vous arrivez à la découverte des idées élémentaires l’effet de la composition est entièrement perdu cette chaîne de pensées est beaucoup trop longue pour être suivie dans la conversation ordinaire, et ce travail n’est nullement nécessaire. De tels mots ne sont dans la réalité que de purs sons ; mais des sons qui sont employés dans des circonstances particulières, lorsque nous recevons quelque bien, ou que nous souffrons quelque mal ; que nous voyons nos semblables dans la douleur ou dans le plaisir ; nous les entendons appliquer à d’autres choses intéressantes, à d’autres évènemens remarquables, et ces applications sont