Page:Burke Edmund - Recherche philosophique sur l origine de nos idees du sublime et du beau - 1803.djvu/31

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xxvii
D’EDMUND BURKE.

férens partis du parlement Anglais. Ce fut le 2 du mois de mars 1790, que Burke se prononça ouvertement contre nos innovations ; rompant entièrement avec M. Fox. il déclara que son honorable ami et lui étaient pour toujours séparés dans leur politique. Depuis ce, moment, la France fut dans tous ses discours l’objet des plus mordantes satyres ; il n’épargna

pas davantage les partisans qu’il lui supposait en Angleterre ; et jugeant sans doute trop faibles ses mouvemens oratoires, il fit enfin usage d’un trope pratique, à la vérité plus convenable sur un théâtre que dans le sénat d’un grand peuple ; ce fut de tirer un poignard de sa poche, et de l’agiter en l’air, en s’écriant : voilà ce que vous devez attendre d’une alliance avec la France. Quelques jours après, M. Shéridan ayant proposé de créer un comité pour rechercher la cause des mouvemens séditieux qu’on disait se manifester dans quelques provinces, Burke se lève précipitamment, court vers le banc du trésor, et jetant sur ses associés un regard d’indignation, il s’écrie : Je quitte le camp, je quitte le camp ![1] Là-dessus

  1. C’est à cette occasion que M. Shéridan dit, qu’il esperait que l’honorable membre après avoir quitté le