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ET DU BEAU

tain point, les qualités qui constituent la beauté peuvent se trouver unies à des objets doués de dimensions plus grandes qu’elle ne les comporte, lorsqu’elles sont unies ainsi, elles constituent une espèce qui diffère du sublime et du beau, et que j’ai ailleurs nommée brillant. Je ne pense pas que cette espèce ait sur les passions une influence telle que la possèdent les vastes corps qui sont doués des qualités propres au sublime, ou telle que l’exercent les qualités de la beauté, quand elle se réunissent dans un petit objet. L’affection produite par les grands corps ornés des dépouilles de la beauté, est une tension qui se relâche continuellement, et qui approche de la nature de la médiocrité. S’il me fallait dire comment je suis affecté moi-même dans ces occasions, je dirais que le sublime perd moins quand il s’unit avec quelques-unes des qualités de la beauté, que ne fait la beauté en s’alliant à la grandeur de quantité, ou à d’autres propriétés du sublime. Il y a quelque chose de si prédominant dans tout ce qui nous inspire de la crainte, dans toutes les choses qui appartiennent même de fort loin à la terreur, que toute autre chose s’efface en leur présence. Les qualités de la beauté