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DU SUBLIME


SECTION XXIV.
De la Petitesse.

Pour éviter l’identité qui pourrait naître de la trop fréquente répétition des mêmes raisonnemens, et des explications de la même nature, je n’entrerai pas dans le détail de toutes les particularités qui concernent la beauté, en tant qu’elle se fonde sur la disposition de sa quantité, ou sur sa quantité même. On ne peut parler de la grandeur des corps qu’avec une grande incertitude, parce que les idées de grand et de petit sont des termes presque entièrement relatifs aux espèces des objets, qui sont infinies. Il est vrai qu’ayant une fois fixé l’espèce d’un objet et les dimensions communes aux individus de cette espèce, on peut en observer quelques-uns qui excédent la mesure ordinaire, et d’autres qui restent au-dessous:ceux qui excèdent considérablement, sont par cet excès, pourvu que l’espèce elle-même ne soit pas très-petite, plutôt grands et terribles que beaux; mais comme dans le règne animal, et dans le règne végétal aussi jusqu’à un cer-