Page:Burke Edmund - Recherche philosophique sur l origine de nos idees du sublime et du beau - 1803.djvu/303

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
279
ET DU BEAU

exactement le même dans son effet, ou à très-peu de chose près le même, soit, par exemple, que je passe ma main sur la surface d’un corps d’une certaine figure, soit que ce corps se meuve le long de ma main. Mais pour rapporter à l’œil cette analogie des sens, remarquons que si un corps présenté à ce sens a une surface ondoyante, telle que les rayons de lumière qu’elle réfléchit soient dans une déviation continuelle et insensible depuis le plus fort jusqu’au plus faible, (ce qui arrive toujours dans une surface graduellement inégale) il doit produire un effet exactement semblable sur l’œil et sur le toucher ; il agit directement sur l’un, et sur l’autre indirectement ; et ce corps sera beau, si les lignes qui composent sa surface ne sont pas continuées, quoique variant ainsi, d’une manière qui puisse fatiguer ou dissiper l’attention. La variation même doit être continuellement variée.