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DU SUBLIME

SECTION XVII.
Effets du Noir.

Le noir n’est qu’une obscurité partielle ; par conséquent quelques-uns de ses pouvoirs lui viennent du voisinage et du mélange des corps colorés. Dans sa propre nature il ne peut être considéré comme une couleur. Les corps noirs ne réfléchissant point de rayons, ou du moins n’en réfléchissant que très-peu par rapport à la vue, ne sont qu’autant d’espaces vides dispersés parmi les objets que nous voyons. Lors que l’œil se porte sur un de ces vides, après avoir été tenu dans un certain degré de tension par le jeu des couleurs environnantes, il tombe soudain dans un relâchement, d’où il sort aussitôt par un effort convulsif. Pour éclaircir ceci, remarquons que lorsqu’on veut s’asseoir sur une chaise, si elle se trouve plus basse qu’on ne s’y attend, on reçoit un choc très-violent, beaucoup plus violent qu’on n’aurait pu l’imaginer d’une chute aussi légère que peut la rendre la différence d’une chaise à une autre. Si, après avoir descendu un escalier, en essaie par mégarde de faire un pas comme