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DU SUBLIME

les nerfs qui la composent au-delà de leur ton naturel, et produire par-là une sensation, de douleur. Il parait certain que cette tension a lieu pendant que nous sommes enveloppés dans l’obscurité ; car, dans cette situation, l’œil, tandis qu’il est ouvert, fait un effort continuel pour recouvrer la lumière : c’est prouvé d’une manière manifeste par les lueurs et les apparences lumineuses qui souvent dans ces circonstances semblent jouer devant l’œil, et qui ne peuvent être que l’effet des spasmes produits par les efforts qu’il fait pour saisir son objet. Il est plusieurs autres impulsions violentes qui peuvent produire dans l’œil l’idée de la lumière, outre la substance de la lumière même, comme nous l’éprouvons en bien des occasions. Quelques personnes qui accordent que l’obscurité est une cause du sublime, veulent inférer de la dilatation de la prunelle, qu’un relâchement peut produire le sublime aussi bien qu’une convulsion : mais apparemment c’est faute de faire attention que quoique le cercle de l’iris soit une espèce de sphincter qui peut se dilater par un simple relâchement, cependant il diffère de la plupart des autres sphincters du corps en ce qu’il est muni de muscles antagonistes qui sont les fibres radiales