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ET DU BEAU

par cette manière ample et diffuse de le traiter. Cependant comme dans ce discours nous nous attachons principalement au sublime, en tant qu’il affecte la vue, nous examinerons particulièrement pourquoi une disposition successive de parties uniformes sur une même ligne droite doit être sublime,[1] et sur quel principe cette disposition peut faire qu’une quantité de matière comparativement petite produise un plus grand effet qu’une quantité beaucoup plus grande disposée d’une autre manière. Pour éviter la confusion des notions générales, mettons devant nos yeux un rang de colonnes uniformes qui s’élèvent sur une ligne droite ; plaçons-nous de manière que l’œil suive la longueur de cette colonnade, car son plus bel effet est sous ce point de vue. Il est clair que dans cette situation les rayons réfléchis du premier pilier rond causent dans l’œil une vibration de cette espèce, une image de la colonne même : la seconde colonne augmente l’impression, la suivante la renouvelle et la renforce. ; chacune, à son tour, à mesure qu’elle succède, répète impulsion sur impulsion, ajoute image sur image ;

  1. Partie II, sect. 10.