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ET DU BEAU

férence, lorsqu’il s’applique à des objets grands et uniformes, n’en atteint pas les bornes tout d’un coup ; il n’a point de repos tandis qu’il le contemple ; l’image est presque la même par-tout : ainsi, tout objet grand par sa quantité, doit nécessairement être un, simple et entier.

SECTION XI.
L’Infini artificiel.

Nous avons observé que l’infini artificiel produit une espèce de grandeur, et qu’il consiste dans une succession uniforme de grandes parties : nous avons aussi observé que la même succession uniforme avait un égal pouvoir dans les sons. Mais parce que beaucoup de choses ont des effets plus distincts sur un sens que sur un autre, que tous les sens ont entre eux une grande analogie, et qu’ils s’éclairent les uns les autres par un témoignage réciproque ; vu d’ailleurs que la cause du sublime qui naît de la succession, est plus frappante, plus évidente dans le sens de l’ouie, je commencerai par considérer ce pouvoir dans les sons. J’observerai ici, une